Priscille Vincens commence sa saison 2014 à la galerie avec une nouvelle série de toiles : « Les buveurs de lune ».

La puissance de la démarche picturale de Priscille est bien là : que se cache-t-il derrière la figure humaine, au-delà des apparences ?

Mais cette fois-ci, il y a dans les « buveurs de lune » comme une pause ; même si le mouvement est toujours là, le sujet est plus ancré que d’habitude. Ces buveurs de lune sont en réalité un hommage aux Paradis artificiels de Baudelaire, sauf qu’il s’agit ici d’ivresse artistique. Les couleurs sont suaves, tout comme l’état exceptionnel, quasi-paradisiaque de l’artiste en création, hors du temps, quand il se passe soudain quelque chose sur la toile, qui dépasse l’humain, comme si le geste de l’artiste avait été guidé par une puissance supérieure et invisible.
En même temps, les visages inquiétants de ces buveurs lunaires rappellent l’insatisfaction permanente de l’artiste qui cherche sans savoir où il va, indéfiniment.

Les « Zingaros », chevaux et cavaliers entremêlés dans des couleurs chaudes et solaires, présentés dans une autre salle, sont une note plus légère, un pied de nez de l’artiste qui, même si elle se revendique expressionniste, est aussi sensualiste.